Le home stager aide les personnes souhaitant optimiser le prix et le délai de vente d’un bien immobilier. Il est en effet capable de mettre en valeur les atouts de l’objet de la transaction. Ainsi, cette activité tend à se développer face à l’intensification de la tension immobilière. Il est toutefois nécessaire de suivre une formation adaptée pour exercer ce métier alliant la rénovation et la décoration d’intérieur.
Qu’est-ce qu’un home stager ?
Un home stager est un spécialiste de la valorisation des atouts d’un appartement ou d’une maison. Grâce à une mise en scène soigneusement étudiée, il optimise le délai et le prix de vente du bien immobilier. Le staging ne doit pas pour autant cacher les imperfections du bâti ou impliquer des travaux de gros œuvre. L’idée est de valoriser le bien, à moindre coût. Dans la pratique, le home stager doit notamment :
- Effectuer un état des lieux complet ;
- Fournir un plan de réaménagement présentant les modifications envisagées ;
- Préparer le bien immobilier à vendre et atténuer ses défauts ;
- Mettre en valeur l’intérieur et y insuffler une atmosphère positive ;
- Désencombrer, ranger et éventuellement nettoyer l’intérieur ;
- Dépersonnaliser l’ambiance déco ;
- Mettre à profit le mobilier existant pour présenter un cadre plein de vie ;
- Valoriser les espaces et les volumes des pièces ;
- Améliorer la luminosité et rafraîchir la peinture si nécessaire ;
- Réaliser les petites réparations requises pour optimiser l’attractivité du bien…
En somme, le home stager doit embellir le bien immobilier et imaginer une décoration neutre tout en étant chaleureuse. Les acquéreurs potentiels pourront ainsi se reconnaître et se projeter dans cette habitation. L’objectif ici est de susciter un coup de cœur chez un acheteur ou un locataire potentiel. Effectivement, le home staging est aussi utilisé pour optimiser les conditions de location d’un logement.
Quelles sont les qualités requises pour exercer cette profession ?
Pour devenir home stager, il convient avant tout de disposer d’une grande aisance relationnelle. Ce professionnel doit en effet entretenir une relation de proximité avec le client. Il est par ailleurs censé visiter le domicile d’un inconnu pour étudier dans les moindres détails le bien à vendre. De ce fait, il faudra faire preuve de discrétion et de diplomatie pour éviter de perturber son interlocuteur.
Le home stager doit également être dynamique et réactif. Il pourra ainsi déceler et expliquer rapidement les différentes modifications à apporter à l’appartement ou à la maison. De plus, l’expert doit développer son pouvoir de persuasion pour convaincre le client de la pertinence de ses remarques. Cette étape est particulièrement délicate pour pouvoir optimiser les conditions de vente du bien. S’il ne peut pas persuader le client, le professionnel aura des difficultés à attirer les acheteurs potentiels.
Enfin, le home stager doit disposer de la créativité et de la sensibilité esthétique des décorateurs d’intérieur. Les deux métiers sont d’ailleurs très proches dans la manière de gérer les volumes, les couleurs, les textures, la luminosité… Cette profession requiert aussi une grande rigueur pour faire en sorte d’embellir le bien immobilier tout en respectant les budgets et les attentes des clients.
Les formations pour faire ce métier de décorateur
Pour l’heure, il n’existe pas réellement de diplôme pour exercer le métier de home stager. Certaines agences fournissent néanmoins des formations en home staging pour répondre à l’engouement récent pour cette pratique. Les programmes durent généralement quelques jours pour les professionnels et les diplômés en décoration d’intérieur.
Dans l’ensemble, les formations actuelles visent surtout à enseigner le home staging à des personnes ayant déjà des compétences en décoration. Elles s’adressent ainsi aux décorateurs d’intérieur et aux titulaires de diplômes connexes comme un :
- BTS Design d’Espace ;
- BTS agencement de l’environnement architectural ;
- DMA (Diplôme des métiers d’art) décor architectural ou arts de l’habitat ;
- DNAT (Diplôme national d’arts et techniques) design d’espace ;
- DSAA (Diplôme supérieur d’arts appliqués) architecture intérieure et création de modèles ;
- DSAA (Diplôme supérieur d’arts appliqués) créateur-concepteur avec option architecture intérieure et environnement ;
- DNAP (Diplôme national d’arts plastiques) design ;
- DNSEP (Diplôme national supérieur d’expression plastique) design ;
- Diplôme de l’Ensad-Arts Déco spécialisé en architecture d’intérieur ;
- Diplôme de l’école Camondo, de l’académie Charpentier, de l’École bleue…
Dans ce domaine, il est toutefois préférable de se référer à la FEPHS (Fédération des Professionnels du Home Staging). Les acteurs du secteur envisagent d’ailleurs de créer un label pour réglementer les formations en la matière. En attendant, les amateurs de home staging peuvent opter pour les cursus en décoration d’intérieur des établissements tels que :
- L’École Supérieur des Arts ;
- L’École Supérieure des Arts Appliqués et du Textile ;
- L’École Française de l’Administration de Biens ;
- L’École Supérieure d’Architecture Intérieure (Esail) ;
- L’École Supérieure d’Arts Graphiques et d’Architecture Intérieure (ESAG)…
Divers centres spécialisés permettent aussi de suivre des formations diplômantes en décoration d’intérieur. Il suffit ensuite de participer à des formations ou à des ateliers familiarisant avec les outils indispensables au home stager. Les professionnels en décoration d’intérieur peuvent également se tourner vers la FEPHS pour découvrir les meilleures formations en home staging.
Quel est le salaire d’un home stager ?
Un home stager touche en moyenne 2 000 euros bruts par mois, lorsqu’il est salarié au sein d’une agence immobilière. Cette rémunération peut sensiblement varier en fonction des primes et autres compléments proposés par l’entreprise. Par ailleurs, le professionnel peut parfois percevoir des cachets supplémentaires des intervenants privilégiés ou recommandés sur ses différents projets.
En tant qu’indépendant, un home stager peut facturer à l’heure ou à la journée. Tout dépendra de la personne en question et des termes de l’accord avec le client. De plus, les tarifs peuvent varier significativement en fonction de différents facteurs comme l’ampleur des travaux, la zone d’intervention, les délais… À titre indicatif, un home staging coûte en moyenne 40 euros par heure ou 300 euros par jour.
Un home stager indépendant peut aussi baser son tarif sur un pourcentage du budget du client ou du prix de vente. Cette facturation permet de rassurer les clients potentiels. Les tarifs à l’heure et à la journée risquent en effet d’être dissuasifs pour certains consommateurs. À l’inverse, le client peut maîtriser le budget avec un pourcentage convenu au préalable. Une prestation de home staging est actuellement facturée entre 0,5 et 4 % du prix de vente du bien.
Comment créer une entreprise de home staging ?
Le métier de home stager n’est pas encore réglementé en France. Par conséquent, il n’existe aucune démarche particulière pour créer une entreprise spécialisée en home staging. L’initiateur du projet doit seulement disposer des diplômes et du savoir-faire requis dans le domaine de la décoration d’intérieur. Pour le reste, il est surtout censé faire preuve de professionnalisme et d’efficacité face à ses différents interlocuteurs.
Évidemment, le créateur d’entreprise doit réaliser les démarches obligatoires auprès des CFE (Centres de formalités des entreprises). Le centre compétent dépendra, dans ce cas, de la nature de la prestation envisagée. Si l’intervention se limite aux conseils, le home stager devra s’inscrire auprès de l’URSSAF. Il devra, en revanche, s’enregistrer à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, si ses services incluent les travaux (peinture, aménagement, rénovation, etc.).
Le home stager doit également choisir une forme juridique au cours de la création de son entreprise. Pour cette activité, il est souvent conseillé de choisir entre :
- La micro-entreprise (anciennement, auto-entrepreneur), simple et adaptée aux professions artisanales, mais soumise à des plafonds de chiffre d’affaires ;
- L’EI (entreprise individuelle en nom propre), facile à gérer, mais risque d’être problématique avec les charges sociales calculées en fonction des bénéfices ;
- L’EIRL, protège le patrimoine personnel du chef d’entreprise, mais expose au problème de l’EI en matière de charges sociales ;
- L’EURL (une version à associé unique de la SARL), convient au home stager et limite les charges sociales, mais est plus onéreux que la microentreprise ;
- La SASU permet d’éviter d’être rattaché à la SSI (Sécurité sociale pour les indépendants).
Pour gagner en crédibilité, il est néanmoins recommandé d’approcher les acteurs du secteur comme la FEPHS ou les Home-Staging Experts. Ces groupements aident à gagner la confiance des consommateurs et à se constituer rapidement une clientèle. De plus, la FEPHS milite actuellement pour la réglementation de l’accès à ce métier. Il s’agit donc un interlocuteur incontournable pour se protéger des exclusions et autres restrictions à venir.