Le prélèvement des eaux souterraines est autorisé pour toutes personnes, à condition de respecter les démarches administratives entièrement liées à la déclaration de l’ouvrage.
Qu’est-ce qu’un forage ?
Le forage est une opération qui consiste à prélever l’eau d’une nappe, à la remonter à la surface du sol et en faire de l’eau potable à usage domestique. Le volume d’eau ainsi extrait est important si bien que certains particuliers étendent l’utilisation à d’autres domaines : l’irrigation d’un champ, l’arrosage d’un jardin ou le nettoyage d’une voiture.
Attention, les forages ne désignent pas forcément tous les puits d’eaux. En effet, certains puits sont construits à l’aide d’un puisatier et dont la profondeur ne peut aller au-delà de 20 mètres. Les forages quant à eux peuvent aller jusqu’à 80 mètres et la réalisation nécessite l’emploi de techniques et d’équipements spécifiques.
Quelles sont les différentes formes de prélèvement d’eaux souterraines ?
Les prélèvements des eaux souterraines existent sous trois formes. Elles se distinguent par le mode opératoire mis en œuvre :
– Puits creusés
Les puits creusés sont communément appelés « puits traditionnels ». Il suffit de creuser le terrain à l’aide d’une pelle ou d’une pioche jusqu’à atteindre la nappe phréatique, de border l’ouvrage par des pierres afin d’éviter l’effondrement et de faire remonter l’eau à l’aide d’un seau maintenu le plus souvent par une corde ou un simple système de rotation. L’ensemble des travaux se fait généralement à la main ou par le biais de moyens mécaniques simples non couteux.
– Puits foncés
Les puits foncés sont réalisés à partir de l’enfoncement d’un tube perforé à pointe filtrante sur un terrain friable, de répéter le mouvement de manière à réaliser un « va et vient » et d’aspirer l’eau phréatique dans le tube pour être remonté à la surface du sol. Un filtre est souvent fixé sur le bout enfoncé du tube pour empêcher les particules non désirables de pénétrer dans le conduit d’eau.
– Puits forés ou forages
Les forages constituent la forme moderne des puits d’eau. En effet, le prélèvement de l’eau est assuré par une foreuse à percussion ou rotative. Le plus souvent, l’ouvrage est associé à une pompe dont le système va puiser dans la ressource d’eau afin de l’amener jusqu’au circuit de distribution.
Les forages sont connus pour produire une eau de qualité supérieure, mais surtout un débit élevé parce qu’ils peuvent atteindre jusqu’à plus de 300 mètres de profondeur. Les installations sont coûteuses, mais le rendement amortit l’investissement.
Quels sont les différents types de forage ?
La technique d’utilisation de la foreuse à percussion ou rotative détermine le type de forage :
- – Le havage consiste à forer le sol en position verticale sans chercher à aller le plus profond possible. Le tubage s’enfonce jusqu’au réseau d’eau souterraine soutenu par le poids du matériel. L’ouvrage ainsi réalisé est souvent peu profond.
- – Le forage par battage est nécessaire quand le terrain est dur. La foreuse broie les roches qui entrent en contact avec le tubage de manière à ne résister à aucun obstacle jusqu’à ce que l’eau de la nappe soit atteinte.
- – Le rotary est la méthode qui combine le broyage et la rotation. Elle est spécifique des terrains durs présentant des fissures. L’ouvrage est équipé d’un système de prélèvement d’eau intelligent, car les déblais sont remontés vers la surface en parallèle avec l’eau potable extraite.
- – Le tubage à l’avancement est la dernière méthode qui associe le forage et l’enfoncement au fur et à mesure du tube pour servir de conduit. Cette forme est la mieux adaptée lorsque le terrain est instable. Les risques d’effondrement sont élevés lorsque le puits acquiert de la profondeur. L’enfoncement du tube à chaque niveau vise à supprimer les menaces qui pèsent sur l’ouvrage.
Quelle est la règlementation en vigueur pour réaliser un forage ?
Le code de l’environnement français dispose que tous prélèvements d’eau en grande quantité à usage domestique doivent faire l’objet d’une demande d’autorisation au préalable auprès des services compétents. L’article 131 du code minier, quant à lui, ordonne la déclaration au préalable à la mairie de tous ouvrages de plus de 10m de profondeur. En d’autres termes, les forages sont soumis à l’obligation de déclaration au préalable. Cette contrainte est obligatoire depuis le 1er janvier 2009 et s’applique aussi bien aux ouvrages existants et futurs. Compte tenu des divers intrants qui s’imposent à l’environnement, l’adoption de cette mesure s’insère comme la solution pour cadrer l’exploitation de l’eau souterraine.
Pourquoi déclarer un forage ?
L’obligation de déclaration du prélèvement d’eau a été instituée pour répondre aux exigences environnementales et sanitaires :
- – Protection de la ressource publique d’eau contre toutes formes de contamination ou de pollution engendrées par l’utilisation privée d’un puits d’eau.
- – Préservation de la ressource des eaux souterraines. La déclaration est l’unique moyen pour avoir un contrôle sur le flux de consommation des eaux souterraines. Elle permet d’établir une base de données statistiques afin de suivre et de statuer sur la capacité de la réserve.
- – Prévention des risques sanitaires pouvant toucher les consommateurs. Les spécialistes environnementaux sont les plus appropriés pour comprendre la nature des eaux contenues dans les nappes souterraines. Au moment de la déclaration, les demandeurs sont briefés sur les risques probables suivant la qualité du sol ou de l’eau sur son terrain.
Quelles sont les démarches à suivre pour déclarer un forage ?
La réalisation des ouvrages de prélèvement des eaux souterraines doit scrupuleusement faire l’objet d’une déclaration au préalable à la mairie au moins 01 mois avant le début des travaux. Un formulaire standard est à remplir par le particulier au sein duquel il renseignera les informations nécessaires pour comprendre son ouvrage et son terrain.
Au cours de la construction, un laboratoire agréé fera une descente sur le terrain pour analyser la qualité de l’eau si elle est destinée à la consommation humaine.
À la fin des installations, dans un délai d’un mois après la construction, une déclaration des travaux réalisés jointe avec le résultat de l’analyse ainsi que de la déclaration initiale est à déposer au niveau de la mairie.
En aucun cas, le réseau privé ne doit atteindre le réseau public, au risque de déstabiliser l’écoulement de l’eau. Le non-respect de ce principe est passible de sanction contre le particulier.
Qui contacter pour réaliser un forage ?
La réalisation des forages ne peut se faire de façon autonome. Le processus nécessite une connaissance avancée du terrain, mais surtout des savoir-faire techniques et spécifiques. La première étape consiste à localiser le point d’eau sur le terrain dont la compétence est réservée aux sourciers. Un puisatier ou un professionnel prendra le relais pour réaliser la construction.
Le concours d’un laboratoire agrée pour l’analyse de l’eau est sollicité, en cours de l’installation. Si l’eau obtenue s’avère de qualité douteuse, une remise en question de l’ensemble de l’installation est essentielle. Autant de spécialistes qu’une bonne entreprise de forage se fera plaisir de mettre à la disposition des clients, sans intervention de ces deniers.
À combien s’élève la construction d’un forage ?
La fourchette de prix appliquée par les professionnels varie entre 50 à 100 euros par mètre de profondeur. Plus le chantier présente des difficultés, plus le prix est élevé. Si l’utilisation des matériels spécifiques tels un surpresseur, une colonne de refoulement, les câbles d’alimentation et un ballon de forage est nécessaire, au prix de base s’ajoute la somme équivalente à l’achat des surplus de matériels.
La dureté ainsi que la friabilité du sol déterminent également la spécificité de l’installation. Lorsque le doute est persistant, une étude de faisabilité et de rentabilité est effectuée au préalable par le puisatier afin d’évaluer le projet. Une consultance qui s’ajoutera également au tarif proprement dit de l’ouvrage.