Vous avez déjà eu une sensation désagréable de froid venant du sol ? Vos factures d’électricité sont-elles trop élevées ? C’est qu’il est peut-être temps d’optimiser l’isolation de votre maison et plus particulièrement celle de vos sols. Choix des matériaux et techniques d’isolation : tout ce que vous devez savoir sur l’isolation thermique du sol.
Pourquoi faut-il isoler le sol ?
Si vous êtes actuellement en plein projet de construction de votre future maison, réaliser une isolation thermique de votre sol est obligatoire afin de respecter les prérogatives de la Réglementation Thermique (RT) 2012. Pour les maisons déjà construites qui seraient mal ou pas isolées, 8 à 10% des déperditions thermiques se font par les sols et les planchers bas : il s’agit du sol de vos pièces chauffées se trouvant au-dessus d’espaces non chauffés comme le garage, la cave, le vide-sanitaire, la terre…
Isoler le sol de votre maison permet de réduire les pertes de chaleur et donc de diminuer le coût de vos dépenses énergétiques (de chauffage notamment). Vous gagnerez aussi en confort en supprimant les ponts thermiques, en stabilisant la température de vos pièces (plus homogène), en limitant la montée de l’humidité et en réduisant la sensation de fraîcheur de votre plancher. Vous pourrez marcher pieds nus chez vous sans avoir vos extrémités gelées ! En isolant le sol de votre maison, vous prolongez également sa durée de vie, moins soumise aux variations de température notamment.
Quel est le meilleur isolant pour le sol ?
Pour choisir le meilleur isolant pour le sol de votre maison, vous devez prendre en compte :
- l’état de votre sol actuel, qui définit en grande partie la technique d’isolation choisie : y a-t-il un espace entre votre plancher et la terre sous votre maison ? Optez-vous pour une isolation sous carrelage ? ;
- le gain énergétique à réaliser ;
- la résistance thermique de l’isolant, défini en fonction de sa conductivité thermique et de son épaisseur. Préférez les isolants proches de R = 4 m².K/W pour les sols ;
- la résistance à la compression de l’isolant, qui indique en kilopascals (kPa) le potentiel d’écrasement du matériau choisi ;
- vos exigences écologiques en préférant des matériaux naturels notamment ;
- votre budget.
Parmi les isolants pour le sol disponibles sur le marché, vendus sous forme de panneaux, de rouleaux, de plaques, de mousses ou de dalles, voici un panel de matériaux les plus répandus :
- laine de verre ou de roche : excellent rapport qualité / prix ;
- polyuréthane : excellente résistance thermique. Isolation par le dessus et le dessous du plancher, contrairement à la plupart des isolants qui s’installent par en dessous ;
- polystyrène : isolant synthétique ;
- ouate de cellulose : conductivité thermique plutôt élevée malgré un coût plus faible ;
- liège expansé : très bonne résistance thermique et isolant écologique ;
- laine ou fibre de bois : naturelles, avec de bonnes performances thermiques.
Quelle technique d’isolation privilégier ?
La technique d’isolation utilisée dépend principalement de votre plancher : est-il en contact quasi direct avec la terre ou y-a-t-il une pièce ou un vide sanitaire en dessous ? Si vous pouvez accéder au-dessous de votre plancher, préférez l’isolation par le dessous :
- installez des plaques ou des panneaux isolants sur le plafond de votre sous-sol ;
- coulez une chape flottante : un isolant (le polyuréthane par exemple) est posé sur un plancher existant puis recouvert d’une couche de mortier et d’un parement ;
- montez un plancher à hourdis (planchers préfabriqués en béton) : des hourdis en béton isolant sont calés sur des poutrelles.
Pour les maisons construites sur un terre-plein ou dont le vide-sanitaire est trop exigu pour y réaliser des travaux, vous devrez choisir une isolation thermique intérieure de votre sol (par le dessus), qui vous fera perdre entre 10 et 15 centimètres de hauteur en moyenne (modification de la surface et de l’agencement intérieur) :
- le revêtement du sol est retiré ;
- réalisez une chape flottante au-dessus du dallage du terre-plein ou en dessous si besoin (posée sur une plateforme spécifique) qui recouvre votre isolant ;
- installez un nouveau revêtement sur votre isolant ;
- réaménagez vos installations intérieures (prises électriques à remonter, baguettes d’angles à déplacer, etc.).
Vous pouvez également choisir l’isolation en cumul (sous et sur la dalle) pour optimiser vos performances thermiques.
Quel est le prix de l’isolation du sol ?
Le prix de l’isolation du sol dépend des matériaux choisis, de la surface à isoler, de la technique utilisée et du coût de la main d’œuvre. Attention cependant, pour une isolation sur le dessus du plancher qui vous fera perdre de la hauteur, vous devez également intégrer des frais et des contraintes annexes : déplacement des fils électriques, des conduits et des évacuations d’eau et de gaz ; modification des portes ; déménagement de votre mobilier le temps du chantier et réaménagement de l’espace, etc. Vous devez prendre en compte le coût de votre isolant :
- laine de verre : 5 à 8€ le m² ;
- laine de roche : 10 à 15€/m² ;
- cellulose : 5 à 25€/m² ;
- polystyrène extrudé ou expansé : 20 à 30€/m² ;
- polyuréthane : 20 à 40€/m².
Le coût de la main d’œuvre est quant à lui estimé en moyenne entre 40 et 60€ par mètre carré. L’État a d’ailleurs mis en place plusieurs aides financières afin d’encourager et de soutenir les propriétaires dans leurs travaux de rénovation énergétique visant à réaliser des économies d’énergie tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre : Ma Prime Rénov’, Éco prêt à taux zéro (PTZ), Chèque Énergie, Habiter Mieux (de l’ANAH), les CEE (Certificats d’Économie d’Énergie), etc.
Pour réaliser de véritables économies d’énergie, l’isolation de votre sol doit entrer dans un contexte de rénovation globale de votre habitat (murs, combles et toitures).